Ne vous êtes-vous jamais demandés comment aurait-pu être votre vie si vous aviez fait les choses différemment ? Si vos deux parents ne se seraient pas rencontrés, si vous n'aviez pas renversé de l'encre sur les vêtements de votre voisine en classe de primaire, ou encore si vous aviez traversé la route deux secondes plus tôt ? Des questions si simples, si futiles, pour certains. Mais Caliope les gardaient constamment en tête ces temps-ci, en particulier parce qu'elle avait des choses à cacher, des événements de son passé qu'elle préférerait enterrer à des milliers de kilomètres d'elle. Mais voilà, son passé la suivrait toujours, qu'elle le veuille ou non. Tout ce dont elle espérait, c'était que les événements passés resteraient derrière elle, et ne viennent pas se mettre en travers de son chemin.
A première vue, Caliope semble une personne équilibrée et sociable. Mais ne vous a-t-on jamais dit de ne pas se fier aux apparences ? Cette jeune femme a eu dans sa vie bien plus de problèmes que la plupart des personnes de son âge. Mais elle a toujours réussi à tous les surmonter, et elle sait qu'elle n'aurait pas pu sans l'aide de son meilleur ami.
C'était un mardi soir, elle s'en souvenait comme si c'était hier. Après avoir passé la journée à traîner avec l'un de ses amis, X, Caliope rentra chez elle, d'une humeur de chien. Son ami avait été plus que désagréable avec elle, et en plus, il ne s'était pas privé de se moquer d'Ezra, le meilleur amie de la blondinette. Pourquoi traînait-elle avec lui, de nouveau ? Huum..parce qu'il lui fournissait la came, sûrement.
Alors qu'elle entrait dans sa chambre, elle tomba nez à nez avec son meilleur ami...des pilules bien familières dans sa main. Ni une ni deux, elle s'approcha de lui et les lui arracha des mains, avant de les déposer sur sa table de nuit. Qu'est ce qu'il foutait là, et aussi...
« Touche pas à ça. Depuis quand tu fouilles dans mes affaires ? »« Je fouillais pas. J'les aies trouvées par hasard. Et toi depuis quand tu...tu prends ces pillules ? »« Ça te regarde pas. »« Si ça me regarde. J'suis ton meilleur ami et j'veux pas que tu foutes ta vie en l'air. J'tiens à toi. »Ce fut comme si elle s'était prit un coup de poignard dans le ventre. Sa chambre se troublait autour d'elle, et le visage de son meilleur ami, des petites rides d'inquiétude autour de ses yeux, aussi. Caliope agrippa d'une main son drap de lit, et, après beaucoup d'efforts, réussi à s'asseoir. Tout tanguait autour d'elle, et elle se demandait pourquoi Ezra n'arrêtait pas le bateau. Ne voyait-il pas qu'elle avait le mal de mer ?!
Un électrochoc, voilà ce que cette soirée avait été. Elle savait qu'elle ne pouvait pas continuer à se faire du mal ainsi, car en faisant cela, elle faisait du mal à son meilleur ami. Et ça, elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas le faire. Remonter la pente, ce fut l'épreuve la plus longue et la plus difficile. Mais il avait toujours été là pour elle, à lui tenir la main et l'aider à grimper lorsqu'ils étaient en terrain glissant, le fait d'entendre sa voix lui crier de tenir bon lui donnait du courage. Pour lui, elle aurait soulevé les montagnes, s'il el fallait. Elle aurait trouvé les moyens de le faire.
La journée avait été plutôt longue, mais très amusante pour Caliope. Depuis qu'ils étaient arrivés à Orlando, il faut dire que jamais elle ne s'était sentie aussi heureuse. Quelle idée géniale avait eue son meilleur ami de l'inviter ici. Elle se sentait déjà mieux, sur la voix de la guérison. Elle voyait la lumière, enfin.
Lorsqu'elle entra dans sa chambre, qu'elle partageait avec Ezra, évidemment, elle le trouva installé sur son lit. Sous le choc, Caliope fit tomber tous ses sacs de shopping sur le sol, et leur contenu s'éparpilla aussitôt...s'ajoutant au bordel déjà accumulé dans leur grande suite.
La chambre était indescriptible. Des paquets de chips ouverts et à peine entamés jonchaient le sol, ainsi que des paquets de bonbons divers. Une, deux, trois tablettes de chocolats, enfin les papiers plutôt, étaient déposés sur le lit du jeune homme...avec deux autres paquets de chips, un paquet de bonbons, des mouchoirs utilisés et non utilisés, une pochette de dvd et...une bouteille de vodka, d'orangina, de coca-cola, d'ice-tea..toutes vides. Ainsi qu'une seconde bouteille de vodka entamée. Il tenait d'ailleurs un verre rouge en plastique dans sa main, et regardait avec des yeux de chien battu un film à l'eau de rose bien niais -tout ce qu'il détestait.
Déposant son sac à terre, à côté de ses sacs de shopping, Caliope posa ses mains sur ses hanches et poussa un soupir qui en disait long. Elle avait mal de le voir comme ça, mais les mots sortirent tout seuls de sa bouche.
« T'es vraiment pathétique. »